La première séance aura lieu le jeudi 23 septembre de 20H30 à 22H30 au lycée Claude Monet du Havre. N&#39;hésitez pas à consulter le site internet de l&#39;association:(https://sites.google.com/site/philopoplh/), pour prendre connaissance des règles sanitaires exigées. Outre les séances qu&#39;elle organise régulièrement au lycée Claude Monet, PHILOPOP donne une émission mensuelle (lesRendez vous de Philopop) sur Ouest Track radio. 1- PHILOPOP, une association ouverte à tousQuelques précisions d&#39;ordre pratique  :Vous trouverez sur le site de PHILOPOP (https://sites.google.com/site/philopoplh/) le barème des cotisations, le calendrier adopté, le rythme des séances (en moyenne 2 fois par mois un mardi ou un jeudi de septembre à début juin hors vacances scolaire), le lieu et l&#39;horaire  (au Lycée Claude Monet du Havre, salle audio, de 20H30 à 22H30)Les questions philosophiques  : des questions que tout homme peut être amené à se poser au cours de son existence (exemples de la vérité, de la justice, de la liberté...)L&#39;ambition de PHILOPOP : permettre à tous ceux qui le souhaitent d&#39;accéder à un questionnement philosophique en offrant les conditions d&#39;un travail suivi2- La formule d&#39;un cours progressif (suivi d&#39;une discussion)Il ne consiste pas dans un exposé de connaissances et ne présente pas la pensée des philosophes comme une opinion savanteIl montre comment l&#39;examen d&#39;une notion (la vérité, la justice, la liberté, la mémoire...) conduit à formuler un ou des problèmes qui s&#39;imposent nécessairement. La lecture des philosophes n&#39;a pas d&#39;autre intérêt que d&#39;éclairer la réflexion, et de l&#39;aider à aborder ces problèmes.3- Le programme de la saison 2021-2022Les séances sont accompagnées d&#39;un plan et enregistrées. L&#39;enregistrement est accessible aux adhérentsLe thème  : La mémoire L&#39;oeuvre  : L&#39;Etre et le Néant de J.P. Sartre, TEL/ GallimardL&#39;émission des Rendez vous de Philopop de ce dimanche 19 septembre (reprise le dimanche 26 septembre) n&#39;a d&#39;autre but que de vous expliquer la démarche de l&#39;association (Philopop, association populaire de philosophie du Havre, créée en 2007) et de vous présenter brièvement le programme de la saison 2021-2022Les 3 premières séances au lycée Claude Monet: Jeudi 23 septembre, Mardi 12 octobre, Jeudi 21 octobre Site internet de PHILOPOP: https://sites.google.com/site/philopoplh/

Les rendez-vous de Philopop

Les Rendez-vous de Philopop : Présentation des activités et du programme de PHILOPOP 2021-2022

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 27 juin 2021 A la recherche de la moitié perdue Du désir à l&#39;amour Nous aborderons la lecture du mytheprésenté par Aristophane dans le Banquet de Platon. Elle sera l&#39;occasion de réfléchir au sens de l&#39;expérience amoureuse. Ce dialogue a été probablement rédigé vers 375 avant J.C. Le mythe explique la condition humaine par un passé surnaturel : si les amoureux ne veulent faire qu&#39;un, c&#39;est parce qu&#39;autrefois ils furent un 1- La lecture du mythe : Ce qu&#39;était notre nature originelleZeus punit les hommes archaïques en les coupant en deux : les hommes devenus des demi-portions sont condamnés à rechercher la moitié dont ils ont été séparés. Le désir résulte du châtiment divin.Comme, dans cette quête désespérée, les hommes risquent de dépérir, Zeus doit inventer la sexualité pour permettre aux hommes de trouver un répit momentané grâce à l&#39;orgasme et se reproduireL&#39;amour est ainsi le «médecin des âmes» qui guérit la nature humaine en «rassemblant les parties de notre antique nature» 2- L&#39;amour réalise-t-il vraiment l&#39;union parfaite des moitiés? Peut-on lire le mythe au pied de la lettre? Les indices qui mettent en doute son enseignement apparent : l&#39;étrange intervention d&#39;Héphaïstos, le dieu forgeron; la tentative insensée des ancêtres d&#39;escalader les cieux et de rivaliser avec les dieux. 3- L&#39;attrait exercé par ce mythe sur la psychanalyse Lectures conseillées: Le Banquet de Platon (G/F)Malaise dans la culture de FreudEthique III, propositions 9 et 13, de Spinoza Voir la vidéo-conférence « L&#39;amour selon Spinoza dans l&#39;Ethique » https://www.youtube.com/watch?v=zpeZWOVdTh0, où Spinoza fait la critique de la conception du désir et de l&#39;amour sous-jacente au mythe d&#39;Aristophane. 

Les rendez-vous de Philopop : A la recherche de la moitié perdue

Les Rendez-vous de PHILOPOP,émission du 30 mai 2021Vers un monde sans visage?Masque sanitaire, gestes barrière, distanciation sociale, télé-travail, enseignement distanciel... Le monde à venir est-il appelé à devenir un monde sans visage?Pourquoi nous semble-t-il si important de rencontrer les autres et de voir leur visage? Sommes-nous engagés dans un processus de désincarnation inquiétant ? Pour répondre à cette interrogation, nous nous demanderons: 1- Que faut-il entendre par visage: est-il la même chose que la face, la figure, le faciès ?a- de la face au visage : l&#39;originalité de la face humaine (la station debout libère à la fois la main et la face, voir Aristote (4ème siècle av. J.C) dans le traité Des parties des animaux, et aussi le paléontologue Leroi-Gourhan, Le geste et la parole, 1964)b- l&#39;étymologie du mot visage vient du latin «visus» qui désigne ce qui est vu. Le visage témoigne de notre humanité et de notre singularité. Il n&#39;est pas réductible à la face qui est son support anatomique, ni à la figure qui est son vecteur d&#39;expression. Il se caractérise par son expressivitéc- Pourquoi le visage peut-il être expressif? Il est une totalité perpétuellement en mouvement qui ne se réduit pas à la somme des parties de la figure. Ses expressions sont des signes qui donnent à voir des émotions, sentiments, pensées... . Un visage ne peut devenir expressif si l&#39;individu est privé de toute communication (l&#39;exemple célèbre de l&#39;enfant sauvage, Victor de l&#39;Aveyron)d- Est-il possible de connaître l&#39;intériorité d&#39;un homme en observant les traits et les expressions de son visage ? : de l&#39;impression première produite par un visage (exemple de Montaigne dans Essais III, chapitre 12 «Sur la physionomie») au projet d&#39;une «science» du visage (= d&#39;une «physiognomonie») qui prétend établir le caractère d&#39;un homme à partir de l&#39;observation des traits de son visage, et à celui des « théories raciales » qui prétendent établir son type racial. Ces prétendues théories réduisent le visage à la face et à la figure. 2- La négation du visage comme négation de l&#39;humanitéPriver un homme de son visage, c&#39;est nier sa singularité d&#39;homme et s&#39;autoriser à le détruire. Voir le film Monsieur Klein de Joseph Losey, l&#39;exemple de l&#39;exposition «Le Juif et la France» de 1941 ; les témoignages des déportés rescapés sur les camps de concentration et d&#39;extermination (Primo Levi, Si c&#39;est un homme, Robert Antelme, L&#39;espèce humaine)3- Le mystère du visagea- « La meilleure manière de rencontrer autrui, c&#39;est de ne même pas remarquer la couleur de ses yeux » (Levinas, Ethique et infini, 1981)b- «L&#39;accès au visage est d&#39;emblée éthique» : il est à la fois appel au meurtre et injonction de ne pas tuer. La barbarie exterminatrice s&#39;accomplit d&#39;autant plus facilement qu&#39;elle prive les victimes de leur visagec- Le danger d&#39;un effacement des relations humaines par le moyen des nouvelles technologies (le numérique) Bibliographie : Montaigne, Essais livre III, chapitre 12, Sur la physionomiePrimo Levi, Si c&#39;est un homme ; Robert Antelme, L&#39;espèce humaineEmmanuel Lévinas, Ethique et infini

Les Rendez-vous de Philopop : Vers un monde sans visage ?

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 25 avril 2021 Prométhée, de la technique à la politique Nous aborderons la lecture du mythe de Prométhée présenté par le sophiste Protagoras dans le dialogue éponyme de Platon. (édition Garnier/Flammarion, traduction de F. Ildefonse). Cette lecture nous permettra de réfléchir aux questions de la nature humaine, de la technique et de la politique. Ce dialogue a été probablement rédigé vers 390 avant JC. C&#39;est la 3ème version du mythe de Prométhée, après celle du poème Les Travaux et les jours d&#39;Hésiode (entre le VIIIème siècle et le VIIème siècle avant JC), et après celle de la tragédie Le Prométhée enchaîné d&#39;Eschyle (au début du Vème siècle avant JC). 1- Lecture du mythe de Prométhée dans le Protagoras de Platon a- La distribution par Epiméthée des capacités qui doivent permettre aux animaux d&#39;assurer leur conservationb- L&#39;étourderie d&#39;Epiméthée  et le vol de Prométhée pour la réparer. Epiméthée a oublié de doter l&#39;homme et il ne lui reste plus aucune capacité à distribuer. Son frère Prométhée « voit tous les vivants harmonieusement pourvus en tout, mais l&#39;homme nu, sans chaussures, sans couverture, sans armes ». Le vol du savoir technique et du feu aux dieux Héphaïstos et Athéna par Prométhée permet aux hommes d&#39;assurer leur conservation par l&#39;invention des techniquesc- La technique ne suffit pas à assurer la conservation des hommes. Il leur faut aussi l&#39;art politique, sinon ils risquent de périr sous les coups des bêtes sauvages et .par la violence des autres hommesd- L&#39;intervention de Zeus : son messager Hermès est chargé d&#39;apporter aux hommes la vergogne et la justice, qualités morales qui permettent d&#39;acquérir et d&#39;exercer l&#39;art politique. De quelle manière doit se faire le don de ces qualités ? Il y a deux solutions : ou les donner seulement à quelques uns comme c&#39;est le cas de l&#39;art médical, ou les donner à tous. Zeus choisit la 2ème solution, elle fonde la démocratie. 2- L&#39;intérêt de cette lecture : a- Une réflexion sur la politique : est-elle une affaire d&#39;experts ou est-elle l&#39;affaire de tous ? (l&#39;opposition entre Protagoras et Platon) b- Une réflexion sur l&#39;homme et la technique : l&#39;homme est-il un animal démuni qui doit compenser sa vulnérabilité naturelle par la technique, ou est-il au contraire un animal avantageusement organisé par sa constitution physique ? (la réfutation de la thèse de Protagoras par Aristote, dans le traité Les Parties des animaux, l&#39;exemple de la polyvalence de la main) Lecture conseillée : Le Protagoras de Platon, édition G/F

Les Rendez-vous de Philopop : Prométhée, de la technique à la politique

Notre réflexion s&#39;appuiera sur la lecture du dernier ouvrage de Paul Ricoeur, La Mémoire, l&#39;histoire, l&#39;oubli (Editions du Seuil, 2000).Si la mémoire est, comme on la représente souvent, un magasin localisé dans le cerveau où sont inscrites les traces des impressions laissées en nous par les événements passés, comment ces traces peuvent-elles les représenter alors qu&#39;ils ne sont plus ? Présenter des traces cérébrales comme des traces « mnésiques », ce n&#39;est pas résoudre cette énigme, c&#39;est la supposer déjà résolue. Une réflexion philosophique sur la mémoire doit au contraire s&#39;y confronter.1- La double énigme de la mémoirea/ L&#39;énigme de la représentation présente d&#39;une chose absenteLa métaphore de l&#39;empreinte d&#39;un sceau dans un bloc de cire, utilisée par Platon dans le Théétète, présuppose que le souvenir est comme l&#39;image d&#39;une chose qui a été gravée dans l&#39;âme et laisse ainsi son empreinteb/ L&#39;énigme du rapport de l&#39;image du souvenir à une expérience antérieure « Chaque fois que l&#39;on fait acte de mémoire parce qu&#39;on a déjà vu, entendu ou appris telle chose, on perçoit que cela s&#39;est produit antérieurement », Aristote dans De la mémoire et de la réminiscence, « Le souvenir est quelque chose qui tranche sur le présent, c&#39;est ainsi que nous le reconnaissons comme souvenir », Bergson dans Matière et mémoire.c/ L&#39;examen de cette double énigme permet de distinguer deux types de défaillance de la mémoire : 1-elle prétend connaître le passé, or sa représentation peut être infidèle ; 2- elle prétend le retrouver, or l&#39;impression qui en a été laissée peut s&#39;effacer, et l&#39;effort de remémoration peut échouer à l&#39;atteindre2- L&#39;oubli est-il l&#39;ennemi de la mémoire ? a/ La mémoire comme lutte contre l&#39;oubli, voir la préface d&#39;Hérodote à ses Enquêtesb/ Une mémoire parfaite serait un mémoire morte (voir la fiction de Borgès, Funès ou la mémoire) ; l&#39;oubli est la condition de sa vitalité (on ne devrait pas parler d&#39;une « mémoire » de l&#39;ordinateur)c/ Ses défaillances ne peuvent entamer notre confiance : elle est notre seul mode d&#39;accès au passé (l&#39;histoire ne peut s&#39;en passer : elle présuppose le témoignage)d/ Le « petit miracle de la reconnaissance » (Ricoeur) permet de donner une solution pratique à l&#39;énigme que constitue la représentation présente d&#39;une chose antérieure et absente : elle permet de présupposer rétrospectivement que l&#39;image du passé (le souvenir) n&#39;a pas disparu mais a survécu pour pouvoir être maintenant reconnuee/ Cette analyse permet d&#39;opposer deux figures de l&#39;oubli : soit un oubli destructeur qui s&#39;explique par l&#39;effacement des traces, soit un oubli qui n&#39;est qu&#39;un empêchement provisoire et laisse espérer un recouvrement du passé3- La survivance du souvenir : examen de la notion de « trace »a/ Trace psychique (=le souvenir comme impression vécue) et trace cérébrale (voir les neurosciences)b/ Le caractère problématique de la notion de « trace mnésique » : une trace matérielle peut-elle signifier un passé ?c- La trace psychique (le souvenir) a par elle même le pouvoir de survivre (voir Matière et mémoire de Bergson) : la mémoire est ainsi le passé qui se conserve tout entier en moi ; elle n&#39;est pas une faculté de conservation qu&#39;il faudrait localiser dans le cerveau. d- Dans cette perspective, l&#39;oubli désigne le caractère inaperçu (inconscient) de la persévérance du souvenir, il met le passé en réserve (c&#39;est un « oubli de réserve » , Ricoeur). Il faut distinguer deux formes de pathologie : la mémoire détruite (la maladie d&#39;Alzheimer), et la mémoire blessée (l&#39;exemple de l&#39;hystérie, voir la 1ère leçon sur la psychanalyse de Freud)Lectures conseillées :La mémoire, l&#39;histoire, l&#39;oubli de Paul Ricoeur, Editions du Seuil 2000Psychopathologie de la vie quotidienne et 1ère leçon sur la psychanalyse de FreudMatière et mémoire de Bergson, chapitres 2 et 3 Funès ou la mémoire de Borgès

Les Rendez-vous de Philopop : La Mémoire

Réflexion sur les causes et les effets des conflits religieuxConfronté à la violence des guerres de religion qui opposent à son époque catholiques et protestants, Montaigne (1533-1592) abandonne toute perspective théologique axée sur la question des dogmes pour considérer seulement la religion dans ses effets pratiques. Plutôt que de chercher la vraie religion, il examine les effets de la religion sur le terrain politique.1-La perspective traditionnelle sur la religion jusqu&#39;à Montaigne : la justification de l’intolérance et de la persécution au nom de la vérité-La contrainte est nécessaire et légitime pour remettre les croyants égarés (les «hérétiques ») dans le droit chemin (Saint-Augustin (354-430): « il y a une persécution juste »)-Il faut distinguer deux sortes d&#39;«infidèles», selon Thomas d&#39;Aquin (1224-1274) : ceux qui n&#39;ont jamais reçu la foi chrétienne (« Les Juifs et des païens»), et ceux qui l&#39;ont reçue mais ont décidé de s&#39;en écarter et s&#39;obstinent dans l&#39;erreur (les hérétiques). La tolérance à l&#39;égard de ces derniers est une faiblesse coupable; elle est seulement requise dans le cas des premiers car ils sont moins dangereux (elle est alors une règle de prudence).2- La tolérance religieuse comme politique pour établir la paix civilea- Les deux sens du terme de tolérance:• un sens premier, toujours présent, où tolérer, c’est accepter ce qui ne devrait pas être. C&#39;est le sens utilisé par Montaigne : l&#39;autorité politique tolère le culte protestant en promulguant un «édit de tolérance» ;• un sens moderne, où tolérer, c’est consentir qu’au nom de la liberté, en principe reconnue à tous, d’autres hommes expriment des croyances ou des opinions avec lesquelles nous sommes en désaccord. Ce sens ne peut pas encore être conçu au XVI ème siècle. b- La crise qui affecte l&#39;Europe au XVI ème siècle avec le développement de la Réforme. Les circonstances de la rédaction de l&#39;Essai sur la liberté de conscience , rédigé en 1578 (2 ans après la promulgation de l&#39;édit de Beaulieu en 1576, 4 ans après les massacres de la Saint Barthélémy)c- Lecture de l&#39;Essai sur la liberté de conscience (II, 19)• l&#39;intolérance des Chrétiens qui commettent des «actes très condamnables»• le portrait de l&#39;empereur romain Julien surnommé «l&#39;Apostat » par les Chrétiens: un modèle moral (les vertus exemplaires de Julien); l&#39;accusation injuste d&#39;apostasie à son égard alors qu&#39;il était contraint de dissimuler sa religion païenne dans sa jeunesse; un modèle d&#39;homme politique• le modèle de Julien permet de formuler la question de l&#39;efficacité politique de la tolérance religieuse3- La véritable nature des conflits religieuxa- la distinction entre la foi («infusion extra-ordinaire» qui vient de Dieu, et n&#39;est connue que par une minorité d&#39;hommes exceptionnels incapables de nuire aux autres) et la croyance religieuse ordinaire (l&#39;homme tient à Dieu par des moyens seulement humains; cette croyance repose sur le hasard et la coutume)b- la majorité des chrétiens «se font croire» qu&#39;ils croient; or ils n&#39;ont pas la foi sinon ils la manifesteraient par leur conduitec- les motivations passionnelles qui sont à la source des croyances religieusesConclusion: si l&#39;on sait que les conflits religieux sont l&#39;expression de conflits d&#39;intérêts, d&#39;ambitions sociales et politiques transférés au champ religieux, il est non seulement possible d&#39;agir sur leurs effets mais aussi sur leurs causes.Lectures conseillées:Essai sur la liberté de conscience de Montaigne, Livre II chapitre 19, traduction Lanly dans la collection Quarto/Gallimard, Le début de l&#39;Apologie de Raymond Sebon, Livre II chapitre 12 des EssaisSur la question de la Tolérance, vous pouvez écouter les séances enregistrées en 2015 (accompagnées de leur plan), accessibles sur le site de PHILOPOP:PHILOPOP Le Havre (google.com)

Les Rendez-vous de Philopop : Réflexion sur les causes et les effets des conflits religieux

Les Rendez- vous de PHILOPOP, émission du 31 janvier 2021Réfléchir sur la colonisation A l&#39;heure où il est question de regarder en face ce qu&#39;a été la colonisation de l&#39;Algérie par la France (1830-1962), la lecture de Tocqueville est instructive. Ses textes sur l&#39;Algérie (1841 et 1847) jettent un éclairage exceptionnel sur le processus de la colonisation et permettent d&#39;en comprendre la logique. Ainsi, comment Tocqueville peut-il soutenir l&#39;entreprise coloniale en Algérie, alors qu&#39;il a condamné l&#39;expropriation des Indiens par les Blancs d&#39;Amérique et fustigé l&#39;esclavage des Noirs, à la fin du 1er tome de De la Démocratie en Amérique, paru en 1835 ? 1- La condamnation du traitement appliqué aux Indiens et aux Noirs par les Blancs d&#39;Amérique (chapitre 10 du 1er tome de De la Démocratie en Amérique)l&#39;expropriation et l&#39;extermination des Indiens (« On ne saurait détruire les hommes en respectant mieux les lois de l&#39;humanité »)comment l&#39;abolition de l&#39;esclavage des Noirs risque d&#39;aboutir à la ségrégation2- La justification de l&#39;entreprise coloniale et la réflexion de Tocqueville sur les moyens de la réaliser (textes sur l&#39;Algérie de 1841 et 1847) a- La justification de l&#39;entreprise coloniale au nom de la grandeur de la Franceb- Une analyse « machiavélienne » des moyens de la mettre en œuvre :la guerre de conquête et « ses nécessités fâcheuses »« Dominer pour coloniser » : 1- ce que veulent dire « gouverner » et « coloniser » ; 2- la nécessité d&#39;une « expropriation forcée » exercée une fois pour toutes au départ pour établir les fondements de la colonisation ; 3- attirer et fixer en Algérie une population européenne « afin d&#39;y créer une colonie peuplée et florissante »3- Comment Tocqueville envisage l&#39;organisation juridique de la colonie et l&#39;administration de la coexistence entre les colons européens et les « indigènes ». a- Un séparatisme juridique, une double législation : « On ne peut traiter les sujets musulmans comme s&#39;ils étaient nos concitoyens et nos égaux »b- La lucidité de Tocqueville et ses craintes concernant l&#39;avenir de la colonisation (« Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable... » ; « Ce qu&#39;on peut espérer, ce n&#39;est pas de supprimer les sentiments hostiles que notre gouvernement inspire, c&#39;est de les amortir »)c- La solution d&#39;une « communauté d&#39;intérêts » 4- Quelles leçons tirer de la lecture des écrits de Tocqueville sur l&#39;Algérie ? a- La condition de l&#39;Arabe d&#39;Algérie : en partie comme l&#39;Indien d&#39;Amérique (exproprié), en partie comme le Noir d&#39;Amérique (discriminé et au service de ce nouveau propriétaire qu&#39;est le colon européen)b- Tocqueville est-il incohérent ? Le divorce entre son nationalisme et son colonialisme (textes sur l&#39;Algérie) et sa défense des principes humanistes universelsc- Sa philosophie de l&#39;histoire (exprimée au début de De la Démocratie en Amérique) ne le conduit-elle pas à justifier la disparition de l&#39;Indien d&#39; Amérique et la soumission coloniale de l&#39;Arabe d&#39;Algérie (au nom de l&#39;idée de civilisation) ? Conclusion. A la fin de son rapport sur l&#39;Algérie en 1847, Tocqueville formule une mise en garde qui apparaît prémonitoire : si la violence coloniale ne cesse pas, elle risque d&#39;engendrer la guerre entre les colons européens et les « indigènes ». On sait ce qu&#39;il advint, un siècle plus tard. Lectures conseillées : De la démocratie en Amérique, Tome 1, chapitre 10, de TocquevilleSur l&#39;Algérie, Tocqueville, en G/FNous et les autres, chapitre « Tocqueville », de Tzvetan Todorov, collections Essais au SeuilSur la question du racisme, vous pouvez aussi écouter l&#39;émission des Rendez-vous de PHILOPOP qui lui a été consacrée en juin 2020, et qui s&#39;appuyait sur l&#39;analyse de la condition des Noirs d&#39;Amérique que fait Tocqueville à la fin du 1er tome de De la démocratie en Amérique, paru en 1835. Le lien : https://ouest-track.com/podcasts/les-rendez-vous-de-philopop-290/les-rendez-vous-de-philopop-le-racisme-comme-moyen-de-perpetuer-la-servitude-4248

Les Rendez-vous de Philopop : Réfléchir sur la Colonisation

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 27 décembre 2020Qui est barbare ?Qui sont les Indiens ? Des barbares qu&#39;il est juste de soumettre, ou des hommes libres et égaux ? Cette interrogation fut au cœur de la controverse de Valladolid en 1550 : elle devait permettre de répondre à la question de savoir s&#39;il était légitime ou non de leur faire la guerre avant de les convertir à la religion chrétienne. Vingt ans plus tard, c&#39;est la même interrogation que reprend Montaigne (1533-1592) dans ses Essais sur les Cannibales (I, 31) et sur les Coches (III, 6). Nous suivrons ici sa réflexion. Ainsi, peut-on dire d&#39;un homme ou d&#39;un peuple qu&#39;il est barbare ? Ce terme s&#39;entend en deux sens différents :- soit il qualifie l&#39;état d&#39;un homme (ou d&#39;un peuple) qui n&#39;a reçu aucune éducation et n&#39;est pas civilisé (barbare est ainsi synonyme de sauvage et s&#39;oppose à civilisé), soit il désigne une conduite particulièrement cruelle (barbare est alors synonyme d&#39;inhumain). Y a-t-il un lien nécessaire entre ces deux sens : l&#39;inhumanité (la barbarie au 2ème sens) résulte-t-elle de l&#39;absence de civilisation (la barbarie au 1er sens) ? Pour les Européens qui prennent pied en Amérique au XVIème siècle, la réponse est évidente : le cannibalisme que pratiquent les Indiens est la preuve manifeste de leur barbarie (de leur état sauvage). Pour Montaigne au contraire, ce jugement est fondé sur l&#39;ignorance du mode de vie des Indiens.1- Par quel raisonnement conclut-on que les Indiens sont des barbares ?(c&#39;est celui que tient notamment le théologien Sepulveda lors de la controverse de Valladolid)Selon la définition héritée d&#39;Aristote, l&#39;homme est un « animal rationnel ». Mais parce que la raison ne se réalise pas naturellement au même degré chez tous les hommes, il y a des hommes naturellement inférieurs à d&#39;autres : c&#39;est, pense-t-on, le cas des Indiens qui, contrairement aux Européens, n&#39;ont pas assez de raison pour se gouverner eux-mêmes et tombent ainsi dans la bestialité. On conclut alors qu&#39;ils sont des barbares. Montaigne va montrer qu&#39;il s&#39;agit là d&#39;un préjugé ethnocentrique qui nie la culture des Indiens.2- La « présomption » est la source du préjugé ethnocentrique comme elle est celle du préjugé anthropocentriqueLa « présomption » conduit les hommes à juger comme inférieurs les êtres qui sont différents d&#39;eux. En définissant l&#39;humanité par la raison, on prétend d&#39;abord que les hommes sont supérieurs aux bêtes (censées en être dépourvues), puis on juge inférieurs (barbares) les hommes censés n&#39;en avoir pas assez (exemple : les Indiens cannibales). Aussi, pour vaincre cette présomption, la bonne méthode consistera à réduire d&#39;abord la différence que l&#39;homme s&#39;imagine entre les bêtes et lui (destruction du préjugé anthropocentrique), avant de montrer l&#39;extrême diversité qui sépare les hommes (destruction du préjugé ethnocentrique). Tout se concentre dans cette formule : « Il y a plus de distance de tel homme à tel homme qu&#39;il y a de tel homme à telle bête » (cette réflexion est menée au début de l&#39;Apologie de Raymond Sebond, II, 12)3- La destruction du préjugé ethnocentrique : « Il y a une étonnante distance entre la manière d&#39;être des Cannibales et la nôtre » a- La société des Tupinambas (Indiens du Brésil) ne ressemble à aucune de celles que nous connaissons, ni même à ce que les philosophes Platon et Aristote ont pu concevoirb- Il faut distinguer les termes de « sauvage » et de « barbare » : 1- le sauvage est celui qui n&#39;est pas corrompu par l&#39;histoire : il ne doit plus être jugé en référence au civilisé, mais à l&#39;inverse le civilisé (l&#39;Européen) doit l&#39;être en référence à lui ; 2- la notion de barbare revêt deux sens : un sens ethnocentrique (« chacun appelle barbarie ce qui n&#39;est pas dans ses coutumes ») et un sens moral qui n&#39;est attaché à aucune culture particulière (en ce sens, les cannibales sont barbares, mais sur ce terrain, « Nous les surpassons en toute sorte de barbarie », voir les guerres de religion en Europe)c- La singularité du mode de vie des Tupinambas est étrangère à la définition de l&#39;homme comme animal rationnel et politique : 1- leur nation est commandée par les seules « lois naturelles », ils n&#39;ont donc pas besoin de la parole (de la raison) pour échanger et organiser leur société ; 2- ils affirment leur humanité par la guerre (une guerre fondée sur la recherche de l&#39;honneur, et non sur la cupidité)4- Le préjugé ethnocentrique comme obstacle à la connaissance de sa propre culture Les « trois choses étranges » révélées par le regard des Indiens venus à Rouen sur les mœurs du royaume de France (fin de l&#39;Essai sur les Cannibales)Conclusion : comment parler du genre humain sans tomber dans le préjugé ethnocentrique ? Site de PHILOPOP: https://sites.google.com/site/philopoplh/

Les Rendez-vous de Philopop : Qui est barbare ?

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 29 novembre 2020 Laïcité La laïcité, principe juridique qui garantit la liberté de conscience, est souvent mal comprise et donne lieu à des confusions : elle est confondue avec une doctrine ou elle est encore assimilée à une valeur à laquelle il faudrait adhérer.Une clarification s&#39;avère nécessaire 1- Pourquoi ce principe s&#39;avère-t-il nécessaire ? a- La confusion des domaines religieux et politique, la collusion des Eglises et de l&#39;Etat, conduisent à la négation de la liberté de conscience la transformation d&#39;une religion en instrument d&#39;oppression : l&#39;exemple historique du christianisme (L&#39;Eglise, gardienne du dogme, et reconnue comme Eglise officielle)les conséquences de cette transformation : injustices, violences, persécutionsle « cléricalisme » comme perversion de la religion (analyse de Kant dans La religion dans les limites de la simple raison, 1793) b- Les différentes modalités de la confusion des domaines religieux et politique (théocraties, Etats confessionnels, liens concordataires entre l&#39;Etat et les Eglises) 2- Séparer les domaines religieux et politique pour mettre fin à l&#39;oppression et garantir la liberté de conscience a- La solution fragile et inégalitaire du principe de tolérance civile b- Le principe de laïcité de l&#39;Etat garantit la liberté de conscience et l&#39;égalité de traitement des convictions par la séparation juridique du domaine public (régi par la loi commune) et la sphère privée qui relève de la liberté de conscience (pour éclairer cette séparation, l&#39;analyse de Spinoza est précieuse, voir le chapitre XX du Traité théologico-politique, 1670) c- l&#39;examen des deux premiers articles de la loi du 9 décembre 1905, loi dite « de séparation » entre les Eglises et l&#39;Etat 3- Examen de la question du « blasphème » à la lumière du principe de laïcité a- c&#39;est une notion relative à une religionb- le « délit de blasphème » revient à ériger une conviction particulière en une loi qui s&#39;impose à tousc- le respect de la liberté de conscience n&#39;implique pas le respect des croyances et des conviction (la distinction des personnes et des convictions)d- en tant que principe qui garantit la liberté de conscience, la laïcité n&#39;est pas une valeur sacrée à laquelle il faudrait adhérer (elle s&#39;explique, elle n&#39;est pas l&#39;objet d&#39;un culte) Quelques lectures conseillées :La préface et le chapitre XX du Traité théologico-politique de Spinoza (1670)La Religion dans les limites de la simple raison de Kant (1793)La laïcité, textes choisis et présentés par H. Pena-Ruiz, collection Corpus, GF- FlammarionVous pouvez aussi trouver les liens des enregistrements et des plans de 8 conférences sur le sujet voisin de la tolérance sur le site de PHILOPOP (accessibles à tous) :https://sites.google.com/site/philopoplh/home/accs-aux-enregistrementsERRATUM: 1- La formule de Victor Hugo dans le discours qu&#39;il a prononcé à l&#39;Assemblée nationale contre la loi Falloux en 1850 est exactement la suivante: "L&#39;Eglise chez elle et l&#39;Etat chez lui". Un malheureux lapsus au cours de l&#39;émission l&#39;a déformée. 2- C&#39;est bien en 1633 (et non en 1663) que Galilée, condamné pour hérésie à cause de ses travaux, doit abjurer "ses erreurs"

Les Rendez-vous de Philopop : La Laïcité

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 25 octobre 2020 Hommage à Samuel PATY, collègue d&#39;histoire sauvagement assassiné parce qu&#39;il enseignait----------------------------------Qu&#39;est- ce que le peuple ? 1- Une notion ambigüe Un sens politique (communauté de citoyens, « populus ») et un sens social (le bas-peuple, la plèbe, « plebs » ou « vulgus »)Y a-t-il une volonté du peuple ? Le peuple existe-t-il comme sujet collectif ?Deux visions opposées du peuple : Michelet (Histoire de la Révolution française, 1847) et Flaubert (Education sentimentale, 1869) ; le peuple a-t-il une existence politique ou n&#39;est-il qu&#39;un mythe ? 2- La plèbe est-elle un danger pour le peuple ? L&#39;ambiguïté du mot nous contraint à réfléchir à l&#39;articulation des deux sensLa notion de peuple a en réalité trois sens : juridique, ethnique, social (Anthropologie d&#39;un point de vue pragmatique, 2ème partie, de Kant, 1797) . La plèbe (3ème sens) apparaît comme un danger pour le peuple (1er sens) car elle risque de devenir séditieuseAinsi, pour Platon (La République), le peuple (populus) ne peut pas exister ; il n&#39;est que le plus grand nombre incapable de se gouverner (ignorance et irrationalité) qui devient dangereux en se rassemblant sous l&#39;influence de démagogues; seuls les « meilleurs » (l&#39;élite des philosophes-rois) doivent gouverner 3- Le peuple (le « populus ») ne peut se concevoir qu&#39;à partir de la plèbe « Peuple » est un nom péjoratif au XVIIIème siècle qui, jusqu&#39;à la Révolution française, a un sens exclusivement social ; il désigne le bas-peuple (plèbe)La critique de cette représentation péjorative par l&#39;abbé Coyer (Dissertation sur la nature du peuple, 1755) : « Le peuple (sens social) est composé d&#39;hommes »Rousseau (Emile, 1762) va plus loin : « C&#39;est le peuple qui compose le genre humain ; ce qui n&#39;est pas le peuple est si peu de chose que ce n&#39;est pas la peine de le compter ». Seuls les gens du peuple sont capables de sentir et d&#39;identifier ce qui est humain. Chez eux l&#39;amour-propre n&#39;étouffe pas la pitié, contrairement aux « gens du monde » qui sont aveuglés par « la fureur de se distinguer »Conclusion : Le peuple (politique, qui suppose l&#39;égalité des hommes) ne peut se concevoir qu&#39;à partir de la plèbe (le peuple social) Bibliographie :Histoire de la Révolution française 1ère partie, de Michelet, à propos de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789Education sentimentale de Flaubert, à propos des journées de février 1848Dissertation sur la nature humaine de l&#39;abbé CoyerEmile de RousseauLa nature du peuple, par Deborah Cohen (éditeur, Champ Vallon)Les voies du peuple, par Gérard Bras (éditions Amsterdam) Film conseillé : Un peuple et son roi, réalisé et écrit par Pierre Schoeller, sorti en 2018 (extrait donné lors de la 2ème pause) Site de l&#39;association PHILOPOP : https://sites.google.com/site/philopoplh/

Les Rendez-vous de Philopop : Qu'est- ce que le peuple ?

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 27 septembre 2020 Qui a fabriqué le virus ? Réflexion sur les « théories » du complot Le coronavirus n&#39;aurait pas été transmis à l&#39;homme par le pangolin ou la chauve-souris, comme on le croit, il aurait été en réalité fabriqué dans des laboratoires, sous les ordres du gouvernement chinois ou à l&#39;initiative de grandes firmes pharmaceutiques occidentales...  Il y aurait donc un complot !En prétendant dévoiler ainsi la véritable cause d&#39;une épidémie (un complot) et identifier ses vrais responsables, les « théories » du complot séduisent un nombre important d&#39;internautes.Parler de « complotisme », c&#39;est au contraire considérer qu&#39;il ne s&#39;agit là que de croyances renvoyant à un complot imaginaire. Pourquoi est-il légitime de dénoncer les « théories » du complot ? 1- Pour comprendre cette dénonciation, il faut examiner d&#39;abord la nature de ces « théories », leur mode de raisonnement, leurs ressorts affectifs (ce sont des croyances superstitieuses pour lesquelles il ne saurait y avoir de hasard), et voir enfin leurs conséquences nocives. 2- Cette analyse peut être illustrée par l&#39;exemple du mythe de la « conspiration juive mondiale » qui fut au centre de la propagande nazie, et contribua à la mise en œuvre d&#39;un génocide (la lecture du 3ème tome des Origines du totalitarisme (1951) de Hannah Arendt, qu&#39;elle consacre à l&#39;étude du « système totalitaire », sera ici très utile) 3- Si les « théories » du complot ne sont pas toutes aussi dangereuses, leur développement et leur diffusion (par internet surtout) dénotent aujourd&#39;hui une défiance radicale à l&#39;égard de tout énoncé émanant des autorités, quelles qu&#39;elles soient, parmi lesquelles l&#39;autorité dévolue aux sciences. Comment lutter dès lors contre ces « théories » ? Comment éviter leur pouvoir de nuisance ? On répond généralement par la formation de l&#39; « esprit critique ». Mais il faut préciser ce qu&#39;on entend par là, et comprendre que celui-ci n&#39;est rien sans un apprentissage méthodique de la réflexionIl est nécessaire de prendre conscience des mécanismes de concurrence engendrés par internet entre la connaissance et la croyance, défavorables à la première (comme le montre le sociologue Gérald Bronner dans La démocratie des crédules) 4- L&#39;accusation de complotisme est-elle enfin toujours fondée ? Ne peut-il pas y avoir un abus de cette accusation ? Conseils de lecture :Préface du Traité théologico-politique de SpinozaLe Système totalitaire, 3ème tome des Origines du totalitarisme de Hannah ArendtCourt traité de complotologie de Pierre-André Taguieff (collection Mille et une nuits, chez Fayard)La démocratie des crédules de Gérald Bronner aux Presses Universitaires de France Les séances de PHILOPOP commencent le 29 septembre au lycée Claude Monet du Havre. La prochaine séance sera le 13 octobre. Pour toute information, consulter le site de PHILOPOP : https://sites.google.com/site/philopoplh/

Les Rendez-vous de Philopop - Qui a fabriqué le virus ? Réflexion sur les « théories » du complot

Les Rendez-vous de PHILOPOP : présentation des activités de PHILOPOP 2020-2021 Il nous est encore impossible, à cette heure, d&#39;indiquer la date de la première séance de PHILOPOP au lycée Claude Monet du Havre, et de vous présenter un calendrier sûr de ses activités, étant donné la crise du coronavirus. N&#39;hésitez pas à consulter le site internet de l&#39;association :(https://sites.google.com/site/philopoplh/), sur lequel nous ne manquerons pas de vous informer. Quoi qu&#39;il en soit, l&#39;association vous présente ici le la programme de la saison 2020-2021, et continuera par ailleurs son émission mensuelle des Rendez vous de Philopop sur Ouest Track. 1- PHILOPOP, une association ouverte à tous Quelques précisions d&#39;ordre pratique  :voir sur le site de PHILOPOP (https://sites.google.com/site/philopoplh/) le barème des cotisations, le calendrier adopté, le rythme des séances (en moyenne 2 fois par mois un mardi ou un jeudi de septembre à début juin hors vacances scolaire), le lieu et l&#39;horaire  (au Lycée Claude Monet du Havre, salle audio, de 20H30 à 22H30)Les questions philosophiques  : des questions que tout homme peut être amené à se poser au cours de son existence (exemples de la justice et de la vérité) L&#39;ambition de PHILOPOP : permettre à tous ceux qui le souhaitent d&#39;accéder à un questionnement philosophique en offrant les conditions d&#39;un travail suivi 2- La formule d&#39;un cours progressif (suivi d&#39;une discussion) Il ne consiste pas dans un exposé de connaissances et ne présente pas la pensée des philosophes comme une opinion savanteIl montre comment l&#39;examen d&#39;une notion (la justice, la vérité, le peuple, la mémoire...) conduit à formuler un ou des problèmes qui s&#39;imposent nécessairement. La lecture des philosophes n&#39;a pas d&#39;autre intérêt que d&#39;éclairer la réflexion, et de l&#39;aider à aborder ces problèmes. 3- Le programme de la saison 2020-2021 Les séances sont accompagnées d&#39;un plan et enregistrées. L&#39;enregistrement est accessible aux adhérentsLe thème  : La mémoire L&#39;oeuvre  : Les Essais de Montaigne, édition Folio recommandée, en trois tomes L&#39;émission des Rendez vous de Philopop de ce dimanche 30 août 2020 n&#39;a d&#39;autre but que de vous expliquer la démarche de l&#39;association (Philopop, association populaire de philosophie du Havre, créée en 2007) et de vous présenter brièvement le programme de la saison 2020-2021. Site internet de PHILOPOP: https://sites.google.com/site/philopoplh/

Philopop : La rentrée 2020-2021

La nation est-elle une «     mère     »     ? L&#39;identité nationale est-elle essentiellement une affaire d&#39;origine?    Réflexion sur l&#39;identité nationale à partir de la lecture de la conférence d&#39;Ernest Renan, prononcée à la Sorbonne en 1882, Qu&#39;est-ce qu&#39;une nation     ?Renan développe une conception élective     : «     La nation est un principe spirituel (…) L&#39;existence d&#39;une nation est un plébiscite de tous les jours     ». 1- L&#39;exemple en 1871 de l&#39;Alsace-Lorraine     : la nation n&#39;est ni une race, ni une ethnie, ni une langue, ni une culture. La discussion entre Renan et l&#39;historien allemand David StraussDéfinir l&#39;identité nationale en termes d&#39;origine culturelle, c&#39;est enfermer les hommes dans une identité figée et nier leur dimension universelle     : «     N&#39;abandonnons pas ce principe fondamental, que l&#39;homme est un être raisonnable et moral, avant d&#39;être parqué dans telle ou telle langue, avant d&#39;être membre de telle ou telle race, un adhérent de telle ou telle culture     »2- La nation «     est un plébiscite de tous les jours     » fondé sur une mémoire communeElle n&#39;est pas une pure construction de la volonté     : les hommes ne peuvent vouloir continuer de vivre en nation sans la mémoire d&#39;un passé communCette mémoire est une mémoire affective qui, en idéalisant ce passé, refoule les épisodes violents à travers lesquels s&#39;est unifiée la nation 3- Examen critique de la thèse de Renan     : si la nation a besoin d&#39;être portée par une mémoire commune, l&#39;histoire est-elle pour elle une menace, en tant que discipline critique? L&#39;occultation du passé     : l&#39;exemple du «     mythe résistancialiste     » (Henry Rousso, dans le Syndrome de Vichy)Comment envisager les rapports entre la mémoire et la connaissance historique     ? Site internet de l&#39;association PHILOPOP: https://sites.google.com/site/philopoplh/

Les Rendez-vous de Philopop : La nation est-elle une « mère » ?

Les Rendez-vous de PHILOPOP Le racisme comme moyen de perpétuer la servitude «  Le souvenir de l&#39;esclavage déshonore la race, et la race perpétue le souvenir de l&#39;esclavage  » (Alexis de Tocqueville, 1805- 1859) Réfléchir sur le meurtre raciste de George Floyd à la lumière des analyses de Tocqueville dans le 1er tome de De la démocratie en Amérique (1835, chapitre 10  : «  Quelques considérations sur l&#39;état actuel et l&#39;avenir probable des trois races qui habitent le territoire des Etats-Unis  ») Etapes de la réflexion  : 1- L&#39;anomalie de l&#39;esclavage des Noirs au cœur d&#39;une nation démocratiqueLe projet de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique : l&#39;  «  égalité des conditions  » comme moteur des sociétés modernes («  J&#39;avoue que dans l&#39;Amérique j&#39;ai vu plus que l&#39;Amérique  »)Indiens, Noirs et Blancs (le chapitre 10 du Tome I)2- La condition d&#39;esclaves des Noirs d&#39;AmériqueL&#39;esclavage des Noirs d&#39;Amérique comme vestige anachronique d&#39;une société aristocratique au cœur de la démocratieUne aristocratie fondée sur la couleur de peau qui pérennise le statut d&#39;infériorité des anciens esclaves par delà toute forme d&#39;émancipation légale 3- «  Les effets de la tyrannie  » des Blancs sur les NoirsL&#39;esclavage engendre l&#39;avilissement et des Noirs ; Le préjugé raciste inverse la cause (l&#39;esclavage) et l&#39;effet (l&#39;avilissement)Les effets dégradants de l&#39;esclavage des Noirs sur les Blancs eux-mêmes 4-L&#39;abolition de l&#39;esclavage des Noirs risque de conduire à l&#39;affrontement entre les Blancs et les Noirs  :L&#39;incompatibilité de l&#39;esclavage avec la société démocratique  : il est économiquement appelé à disparaîtreLe processus d&#39;égalisation des conditions a pour effet d&#39;exacerber le racisme  : de l&#39;abolition de l&#39;esclavage à la ségrégation racialeConclusion  : Quel avenir pour la nation américaine  ? «... il n&#39;y a plus que deux chances dans l&#39;avenir  : il faut que les Nègres* et les Blancs se confondent ou se séparent  »L&#39;horizon esquissé par Tocqueville est-il indépassable  ? «  Nègre  »  : terme devenu aujourd&#39;hui péjoratif pour désigner l&#39;homme noir et réhabilité par L. Senghor et A. CésaireQuelques repères historiques  :- 4 juillet 1776  : Déclaration d&#39;indépendance des Etats-Unis d&#39;Amérique- 17 septembre 1787  : Constitution des Etats-Unis d&#39;Amérique- 1861- 1865  : guerre de Sécession- 18 décembre 1865  : le 13ème amendement à la Constitution des Etats-Unis d&#39;Amérique abolit l&#39;esclavage- entre 1876 et 1965 sont établies les lois Jim Crow qui organisent la ségrégation raciale dans un certain nombre d&#39; Etats du sud, et seront abolies en 1964

Les rendez-vous de Philopop : Le racisme comme moyen de perpétuer la servitude

Les Rendez-vous de Philopop avec Didier Carsin

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Les rendez-vous de Philopop

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